Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Hassan Rabehi, a plaidé, mercredi à Alger, pour la cristallisation des revendications, exprimées lors des marches pacifiques, en propositions dans le cadre d'un dialogue sérieux".
"Actuellement, l'Algérie a besoin de cristalliser les revendications exprimées par des millions d'Algériens lors des marches pacifiques, en propositions dans le cadre d'un dialogue sérieux, avec la participation de tous, y compris les partis politiques et les associations", a indiqué M. Rabehi qui s'exprimait lors d'une conférence de presse au terme de la réunion du Conseil de gouvernement.
Il a insisté, à ce propos, sur l'importance de "désigner des compétences pour représenter les manifestants dans ce dialogue" dont le but serait de "parvenir à un programme d'action consensuel pour mener le pays à bon port à travers l'organisation d'une élection présidentielle libre, démocratique et régulière".
Estimant "insensé" d'exclure l'Etat de ce dialogue, le Porte-parole du Gouvernement a affirmé que "toutes les propositions sont les bienvenues, pour peu qu'elles soient au mieux des intérêts suprêmes du pays".
"Les hautes autorités du pays prônent le consensus et la préservation de l'Algérie de tous les dangers", a indiqué le ministre de la Communication, mettant en garde contre "la situation de vide constitutionnel" avant d'appeller le peuple algérien à "barrer la route à toutes les velléités d'attenter à la stabilité du pays".
Par ailleurs, M. Rabehi a évoqué la rencontre de concertation organisée lundi par la Présidence de la République, estimant que les parties qui y ont pris part "méritent toute leur place, étant représentatives, agrées et libres dans l'expression de leurs opinions".
Pour ce qui est de l'absence du chef de l'Etat lors de cette rencontre, le Porte-parole du Gouvernement a fait savoir que "M. Bensalah, chef de l'Etat en vertu de la Constitution, assume de lourdes responsabilités et sa non présence était dictée par sa volonté d'assurer les conditions propices à un dialogue inclusif".
Saluant les dernières déclarations du Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP), qui a évoqué l’apparition de certaines voix qui ne veulent aucun bien à l’Algérie, et qui incitent à l’entêtement et à l’entrave de l’action des institutions de l’Etat, le ministre de la Communication a appelé à "éviter le piège de ceux qui propagent des préjugés contre les cadres de l'Etat et le staff du Gouvernement sans les connaître réellement".
Concernant le refus par certains élus locaux de participer à l'organisation de l'élection présidentielle du 4 juillet, il a affirmé qu'en tant que ministre, il ne peut "attaquer leurs positions", les appelant cependant à "assumer leur entière responsabilité et à faire preuve de vigilance et de sagesse pour le bien du pays".
En réponse à une question sur les enquêtes diligentées par la Justice et la campagne d'interpellations à l'encontre de nombre de haut responsables de l'Etat et hommes d'affaires, le Porte-parole du Gouvernement a indiqué que "l'Algérie est entrée de plain pied dans l'ère de la démocratie", ajoutant que "la Justice est au-dessus de tous et c'est à elle qu'échoit la mission d'examiner tous les dossiers ayant porté préjudice à l'économie nationale et à la stabilité du pays".
"Il faut laisser la Justice faire son travail. Il faut respecter la vie privée des personnes (présumées impliquées dans ces affaires), loin de toute diffamation et préjugés", a-t-il soutenu.
Dans ce contexte, le ministre a déclaré que "le Gouvernement ne peut interdire aux citoyens, ni à la presse d'être présents au niveau des cours de justice devant lesquelles ces prévenus comparaissent".
A une question sur le mouvement partiel opéré récemment par le chef de l'Etat dans le corps des walis, le Porte-parole du Gouvernement a affirmé que "ce mouvement intervient en réponse aux exigences de la conjoncture".